Article et illustrations d'Annie Leroux

Paru dans la revue Infos Yoga 145 (janvier - février 2024)

Cela fait des années que je suis à la poursuite des mystérieuses Yoginis.
Elles sont une énigme qui piqua ma curiosité et qui me mit en chemin pour les (re)trouver. La recherche est laborieuse, car peu d’érudits étudient ce sujet. Tout d’abord, laissons la parole à Liliane Silburn, très éminente sanskritiste qui a consacré sa vie et son œuvre à l’étude de l’hindouisme. Dans sa traduction et son commentaire du Tantraloka (une œuvre d’Abhinavagupta vers les 10e-11e S apr. J.-C.) elle écrit au chapitre 4, je résume : « Les ascètes sectateurs de Bhairava (une forme terrible de Shiva) semblaient adorer des divinités féminines redoutables qui portaient un crâne en souvenir de Bhairava tranchant la tête de Bhrama. Pour les pratiquants, l’énergie féminine s’incarne dans Shakti (énergie féminine qui, dans le tantrisme, est couplée à celle de Shiva) et aussi dans des divinités secondaires appelées Yoginis. On les adorait dans les temples des Yoginis. Peu de choses restent de ces Tantras de culte aux Déesses. Kali en est la figure de proue, cultes très transgressifs, voire orgastiques. »

L’architecture exprime de puissants contrastes

La première approche, la plus visible, est la délicate beauté qui se dégage des temples des Yoginis ainsi que leur agencement si particulier. Ils exhalent une force non manifestée et pourtant si palpable.

temple hirapur chausath yogns

Le temple d'Hirapur

L’architecture classique des temples indiens est construite sur la base d’un carré dont les angles sont orientés vers les 4 points cardinaux. Les temples brahmaniques ont évolué pour devenir parfois de véritables cités religieuses avec enceintes et portes, qui peuvent être gigantesques, richement ornementés à l’extérieur. À l’intérieur, les cours se succèdent. On y trouve de nombreux temples et chapelles. Le sanctuaire se trouve généralement au centre de cet ensemble. La pénombre règne toujours dans le saint des saints, seulement illuminé au moment des services par les lampes rituelles que manipule le brahmane, seule personne habilitée à communiquer avec la divinité.

 

 

Lors des cérémonies, la foule se presse.
À l’opposé, les temples des Yoginis, construits entre le 9e et 13e siècle après notre ère, sont cachés dans des lieux isolés, disséminés principalement dans le nord, nord-ouest de l’Inde. Ils s’intègrent à la structure rocheuse qui les porte, les rendant presque invisibles. Ils se démarquent par leur forme circulaire, sans toit, ouverts sur l’espace. Avec quelques exceptions cependant, le temple de Khajuraho est rectangulaire et celui de Vyas Bhadora est en croix. Les temples présentent des dimensions très variables. À l’intérieur du complexe, adossées à l’enceinte, se trouvent 64 niches (81 à Bheraghat) vides ou abritant des statues au visage humain délicat et souriant ou agressif, parfois avec une tête d’animal. La plupart du temps, les statues sont debout sur leur vahana, l’animal-véhicule qui les caractérise.
Les corps voluptueux possèdent de multiples bras, sont parés d’ornements : guirlandes de crânes ou têtes humaines, chapelets et portent les armes traditionnelles. Certaines statues arborent un kapala, crâne humain utilisé comme bol pour boire du sang. Associé à leurs expressions de colère, leurs crocs saillants, leurs cheveux enflammés et le troisième œil occasionnel sur le front, ces représentations mettent en lumière les raisons pour lesquelles les habitants les craignaient tant. Au centre du temple se dresse un autel où l’on trouve une représentation de Shiva, parfois sous sa forme courroucée Bhairava, ou un simple lingam.
Si l’époque de construction des temples et leurs détails structurels nous informent sur les dynasties au cours desquelles ils ont fleuri (Pratiharas, Pramaras, Chandelas, Kalachuri- Chedi, Bhanja), aucun lien avec les royaumes n’a été établi. Pourtant ils ont bien été financés ! Il est à noter qu’en Orissa du 9e au 14e siècle apr. J.-C. à l’époque de Bhauma-Kara, une lignée héréditaire de six reines, a pu contribuer à l’essor de ces temples et au culte des Yoginis.

L’origine du culte des Yoginis

Le culte des Yoginis a commencé en dehors de la religion védique, en connexion aux traditions rurales et tribales. Les tribus travaillaient la terre et la vénéraient en tant que mère. Le culte s’organisa autour de la déesse-mère, archétype féminin. Selon Vidya Dehejia, les déesses de villages sont nommées grama devatas. Chacune protège son village et lui accorde des avantages spécifiques comme la protection contre les piqûres de scorpions, les épidémies et autres bandits, soit toutes les choses qu’il faut craindre, voire conjurer. Le concept de Yoginis est mentionné pour la première fois dans l’Agni Purana*, chapitre 52, il est daté du 9e siècle environ. Il est probable que le culte ait commencé avant et se soit transmis de manière orale.
Du 9e-13e siècle apr. J.-C. règne en Inde une effervescence intellectuelle, religieuse et spirituelle, fruit de la rencontre de différents courants de pensée. Or, l’Inde est inclusive dans sa manière de penser. Ainsi on retrouve dans les Védas, des déités venues de culte animiste telles que Indra le roi des dieux, Vayu le vent, Agni le feu, etc.. Dans les rituels, seules les divinités masculines tenaient les rôles principaux, les déesses des traditions primitives y avaient été intégrées comme étant leurs épouses. Le shaktisme arrivant, l’énergie féminine fut mise en avant et vénérée sous forme de déesses telles que Kali, Durga, Sarasvati, Lakshmi, etc.
Dès le 1er millénaire apparaît un ensemble de courants rassemblés sous le nom de Tantra* ou Agama. Shakti-l’énergie est associée à Shiva-la conscience ; il y a unicité de la conscience Shiva et de la divine énergie Shakti : ils se tiennent toujours enlacés. Le tantra, dans la continuité des Védas et des Upanishads, vise aussi la délivrance du cycle des renaissances. La différence majeure est dans la notion de plaisir. Pour les ascètes brahmaniques ou bouddhistes, le plaisir est présent, mais considéré comme une maladie dont on demande un remède. Dans le shivaïsme, le plaisir n’est ni un bien ni un mal parce qu’il est l’Absolu lui-même, dans ces multiples aspects. Selon la mythologie tantrique, tout est engendré par la relation de Shiva et Shakti, tout se déploie à l’intérieur de cette relation. Le monde existe à l’intérieur du divin. Ainsi le quotidien dans sa surabondance d’expériences peut être le support même de la pratique.
Dans ce climat d’ouverture où le tantra valorisait le féminin, les femmes ont été associées à la divinité et les grama devatas ont évoluées vers des pouvoirs plus grands et plus redoutables. Elles ont ainsi atteint le statut de Yogini, pourvues de pouvoirs surnaturels.

L’école tantrique Kula

Immergé dans le foisonnement des tantras, le shivaïsme du Cachemire, courant non dualiste, se divise en trois courants (Trika, Kula, Pratyabhijna). C’est au sein du courant Kula que le culte des Yoginis s’est développé. Kula signifie « famille, clan ».
À propos de ce courant, David Dubois nous dit : « Son message est simple, la clé du bonheur est l’adoration de la puissance divine, la Shakti, qui est aussi Capacité, Liberté, Vitalité, Conscience et Corps. La non-dualité, c’est réaliser l’unité de ces différents visages, qui sont comme autant de portes vers l’Immense. Notre famille, ce sont nos énergies, Yoginis redoutables quand on ignore leur véritable nature, mais libératrices quand on les vénère en toute connaissance de cause. »
Les femmes Yoginis qui appartenaient à cette école étaient adorées comme des déesses féminines initiatrices. Dans l’Inde traditionnelle, où les femmes ont un rôle central, mais essentiellement au sein de leur foyer, disposer de temples exclusivement dédiés à leurs pratiques est un changement de perspective radical, voire révolutionnaire.

Plurielles, elles sont protectrices autant que redoutées.

Le terme Yogini désigne une femme pratiquante connue pour son expertise en yoga et méditation, pouvant les conduire jusqu’à l’éveil spirituel. À l’époque, il semble que le terme de dakinis, –celles qui volent dans les airs– ait été parfois utilisé comme synonyme de Yoginis. Ce mot désigne aussi un groupe de déesses, dont le nombre varie. Sculpturalement, ce qui différencie une Yogini d’une autre déesse c’est son appartenance à un groupe. Les Yoginis sont la force vibratoire du macrocosme (l’univers) et du microcosme (notre corps). Elles apparaissent comme la personnification de la connaissance des siddhis –techniques qui stimulent des pouvoirs extraordinaires (cf. Stella Dupuis).
Certaines Yoginis sont considérées comme des déesses. Elles ont un nom, un mantra et une iconographie : visage humain, en position assise, un crâne humain dans une main et des colliers de crânes, des mains pour boucles d’oreilles. Leur culte nécessite des offrandes de substances impures offertes dans un feu.

Yogini du temple d'Hirapur

Yogini du temple d'Hirapur

D’autres, les Yoginis volantes, sont considérées comme des sorcières et ne sont pas toujours nommées ; on les invoque à l’aide du mantra d’une déesse. Elles ont des têtes d’animaux, et parfois des noms d’animaux. Les substances des offrandes sont du sang et de la viande. Elles sont dites dangereuses, mais les offrandes les domptent.
Enfin, les Yoginis humaines sont divisées en clans qui correspondent aux huit Mères divines. Elles protègent et transmettent l’enseignement.
Elles ont pris part aux batailles livrées par Kali (l’une des parèdres de Shiva) pour protéger le dharma (l’enseignement, mais aussi l’ordre cosmique).
Quelques-uns de leurs noms : Narmada, Yamuna, Shanti, Betali, Viraja, Aditi, Murti, Ganga… Elles sont 64 et certaines ont des noms évocateurs sûrement à l’origine de la peur qu’elles inspiraient : Mahamaya - mère de l’Univers, Mahakura - extrêmement cruelle, Narabhojini - mangeuse d’hommes, Yamaduti - messagère de Yama, le dieu de la mort, Pretavahini - celle qui chevauche un cadavre (Cf. Abhilash Rajendran).

Leur identité demeure énigmatique

Mythologiquement, l’origine des Yoginis repose sur quatre histoires. Selon différents puranas*, soit elles prennent naissance du corps même de la grande déesse Devi-Shakti (sueur, front, lèvres, etc.) ; soit elles en sont les servantes.
Elles sont parfois décrites comme nées des huit mères, les Matrikas. Les huit Matrikas représentent chacune une qualité mentale « féminine » comme la fierté, la colère, l’envie, l’illusion, le désir, les commérages, la recherche de fautes et la cupidité (sic). Le chiffre 64 viendrait de la multiplication des huit Matrikas par ces huit caractéristiques. Soixante-quatre se dit chausath en sanskrit. C’est un nombre extrêmement puissant et auspicieux dans la littérature tantrique.
La quatrième et dernière tradition perçoit les Yoginis comme les protectrices de Kula, déesse du courant shivaïte.
Toutefois, les Yoginis ne sont pas uniquement les servantes des différentes versions de Devi. Elles sont mentionnées dans des textes pour leur capacité à voler et elles ont enseigné différents tantras à différentes personnes dans différents lieux, contribuant ainsi à la diffusion du tantrisme.
Dans les textes, il n’est question que de mythologie, mais concrètement qui étaient- elles ? Veuves chassées de leur famille, jeune femme donnée au temple, femme ayant fui les mauvais traitements d’une belle-famille, comme la célèbre Lalla ? Étaient-elles instruites des textes et doctrines fondamentales ? Le mystère reste entier.

Que sait-on de leur pratique ?

Les tantras sont écrits en langage crépusculaire. Ils mentionnent des pratiques sans en révéler les arcanes. La tradition orale est de mise, reposant sur la puissance des sonorités du sanskrit et sur le lien de maître à disciple, scellé par une initiation. Dans le tantrisme hindou, il est question de la voie de la main droite ou tantra blanc et celle de la main gauche ou tantra rouge. Dans la voie de la main droite, yoga, méditation, mantra, yantra, rituels sont expérimentés. Le tantra rouge est considéré comme impur par les profanes à cette voie, car, en plus des activités citées précédemment, l’alcool, la consommation d’animaux ou des rituels sexuels sont pratiqués : liberté incroyable vis-à-vis des conventions socioreligieuses si pesantes à l’époque ! Les désirs et les passions participent au cheminement spirituel du pratiquant qui s’applique à transmuter ses actions pour réaliser l’unité en lui.
On sait que le culte des Yoginis appartenait au tantra rouge. Est-ce pour cela que les tantras qui évoquent les Yoginis réitèrent qu’il s’agit d’un très grand secret, un savoir caché qui ne peut être divulgué qu’aux initiés ?
Donc, disons-le sans ambages, on ne sait rien exactement de leur pratique. Voici seulement quelques pistes. Au 13e siècle apr. J.-C. existait dans la lignée des Nath, des femmes sannyasins qui pratiquaient le Hatha Yoga. On sait aussi que par leur intense sadhana, certaines pratiquantes ont obtenu des siddhis (pas forcement dans cette lignée). Grâce aux poèmes de Lalla (14e S), nous pouvons entrevoir l’expérience spirituelle qui traversait cette Yogini errante, considérée comme un maître accompli par ses pairs, shivaïtes et soufis. Dans ses quatrains, il est question de souffle-énergie (prana), de théorie du corps subtil, de la notion de vide (shunyata) et de spontané (sahaja). Dans le Kaulajñānanirṇaya, différentes techniques sont mentionnées pour atteindre le but recherché soit l’état de non-dualité : méditations, pranayamas, mudras, visualisations, yoganidra, etc... E. Barret nous dit « Dans le sens interne, les yoginis sont le symbole de la perception qui se déploie de et dans la conscience, et qui malgré son déploiement reste à jamais une avec la conscience ».
Les invasions musulmanes puis le puritanisme britannique ont eu raison du culte des Yoginis, à moins qu’il ne soit devenu souterrain. Aujourd’hui pour aller à leur rencontre, il nous faut déployer nos antennes, affiner notre intuition et nous mettre à l’écoute de l’inaudible. De la rencontre intime avec nos propres démons, ceux aux crocs acérés et les autres, de notre animalité et aussi notre douceur, la tête tombe et le cœur s’ouvre. Alors peut-être, dans ce silence sacré, telle une grâce, la transmission se fera de cœur à cœur dans le cercle indicible des énergies.

Moi, Lalla, ayant franchi la porte du jardin de mon cœur,
Ô joie ! je vis Siva et l’Énergie unis,
Et là même, je m’absorbai dans le lac d’ambroisie. Vivante, me voici désormais morte au [monde], alors, que pourrait-il me faire ?

Lalla, 133. trad M. Bruno

Temple de Khajuraho

Temple de Khajuraho

Notes

* Purana : les puranas sont des histoires qui explicitent les Védas. Vyasa, le rédacteur des 2 formes de textes ayant jugé les Védas trop complexes pour les gens ordinaires, s’est adapté aux besoins de la société, aux croyances. Les puranas traitent à la fois des mythes religieux, des divinités hindoues, etc. tout en incluant des réflexions poussées de théologie, de philosophie… Ils ont été transmis oralement avant d’être mis par écrit.

* Tantra : le terme « tantra » dérivé de la racine « tan » qui suggère l’idée de trame de continuité, d’expansion et du suffixe « tra » qui signifie instrument. Ce terme est souvent traduit par « la trame et le fil qui donnent de la texture à un tissu », mais aussi par « livre, méthode, règle ». Dans une vision plus spirituelle, il s’agit de pénétrer dans la texture de la réalité. La continuité pointe le continuum sous-jacent au samsara et au nirvana. On pense que 90 pourcent des tantras sont perdus, car écrits sur du papier ou du bois qui n’a pas résisté au temps. Lorsque la traduction d’un tantra apparaît, on peut le voir comme un arrêt sur image dans une somme infinie de connaissances perdues. Le plus grand corpus de tantras retrouvé est lié à Shiva, toutefois on retrouve des textes vishnouites, mais également consacrés à Shakti. Le terme « tantrisme » n’existe pas en Inde, il a été inventé par les Occidentaux au 19e siècle pour désigner un ensemble de doctrines, de rituels et de méthodes initiatiques.

* Les sources : il existe peu de textes définitifs contenant de l’information concrète à propos du culte de ces déesses. Seul le Yogini namavalis donne la liste des noms des Yoginis, toutefois il n’y est ni question de leur représentation, ni de leur pratique. Les textes tantriques et puraniques qui abordent le culte des Yoginis affirment clairement que la raison pour laquelle ces déesses sont vénérées est pour acquérir divers pouvoirs occultes. Dans le Kalika Purana (10e siècle apr. J-C.), il est déclaré qu’un dévot doit vénérer les 64 Yoginis afin de réussir dans l’artha (richesse) et le kama (plaisir). D’autres textes datant du 9e au 13e S mentionnent le pouvoir des Yoginis comme le Shandapurana (10e S), le Chaturvarga Chintamani of Hemadri (13e S), Prathista Lakshan Sar Samuchaya, Mattotara Tantra (13e S), le Siddhayogisvarimata, où sont évoqués des rituels de magie.
Dans l’énorme somme de tantras –dont la plupart ont été perdus, on trouve des traces des Yoginis (Yogini Tantra, le Maya Tantra, le Kamakya Tantra, Kaulajnananirnaya). Ils soulignent l’importance du culte Yogini. Plusieurs textes Kula font référence au fait que les dévots reçoivent des bénédictions de la part des Yoginis en échange de leur adoration. Les textes font également état que ceux qui ne suivent pas la tradition du culte des Yoginis seront maudits.
Il est question des Yoginis dans le Hatha Yoga Pradipika (99-102) ainsi que dans le Goraksha Samhita.

 

Bibliographie

Les Dits de Lalla et la quête mystique, XIVe siècle au Cachemire, Marinette Bruno, éd. Les Deux Océans, 1999.
Vidya Dehejia Yogini, Cult and Temples : A Tantric Tradition éd. New Delhi: National Museum, 1986.
Tantra and Sakta Art of Orissa, Thomas E. Donaldson, éd. New Delhi 2002.
David Dubois, blog « la vache cosmique ».
Comprendre le tantrisme ; les sources hindoues, André Padoux, éd. Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, 2010.
Le miroir de la conscience, Colette Poggi, éd. Les deux océans 2016.
Hymnes aux Kali, la roue des énergies divines, Liliane Silburn, éd. Institut des civilisations indiennes, 1975.
Tantraloka, Liliane Silburn, éd. Institut des civilisations indiennes, 2000.
Tantra des Yoginis du Kaula, Le Kaulajnananirnaya, Matsyendranatha, traduction Stella Dupuis, éd. Les deux océans, 2020.